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Les médias BtoB commencent leur mutation (1/2)

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On dit souvent que les comportements du BtoC se retrouvent calqués 10 ans plus tard chez son frère le BtoB. Dans notre secteur, on constate que ce train de retard est valable pour l’importance accordée à la presse en ligne par rapport à la presse papier. Dans la presse généraliste, la mutation a eu lieu depuis quelques années : des rédactions composées de journalistes spécialisés pour le web se sont montées, de nouvelles offres publicitaires ont vu le jour et une façon de communiquer à travers des bannières animées est rentrée dans l’esprit des annonceurs.

Lors du Changing Media Summit, la conférence organisée par The Guardian et qui s’est tenue à Londres les 23 et 24 mars, le président de la société britannique de télévision ITV, a tenu ces propos : « Il y a 20 ans, il n’y avait pas de Web. Il y a 15 ans, Google n’existait pas. Il y a 10 ans, nous n’avions pas de compte Facebook. Et il y a 5 ans, pas de Twitter». Et n’en déplaise à certains acteurs du secteur BtoB, il va bien falloir composer avec cette révolution numérique.

En 2011, les signes du bouleversement du monde des médias ont été clairs. Dans un article du blog W.I.P., Alice Antheaume reprend l’énumération faite par un journaliste spécialisé en nouvelles technologies pour la BBC, qui a égrainé lors de la conférence de Londres, ces événements qui poussent les journalistes à reconsidérer chaque jour leur rôle et leur métier.

* Janvier/février 2011 : Le printemps arabe, ses «lives» et Al Jazeera.

Les révoltes en Tunisie, puis en Egypte, sacrent la chaîne Al Jazeera english, très active pour couvrir ces événements. Les journalistes de la chaîne, dotés d’un réseau efficace, et apprenant en marchant, honorent avec succès la demande d’un public avide d’un flot ininterrompu d’informations, y compris d’infos pouvant sembler insignifiantes. C’est à ce moment-là que s’installent, sur nombre de sites d’informations généralistes dans le monde, des «lives» longue durée, composés de texte, de photos, de vidéos, de commentaires, de messages issus des réseaux sociaux, d’informations brutes et d’analyse journalistique. Des lives qui racontent, minute par minute, sept jours sur sept, les dernières avancées des soulèvements.

* 2 février 2011 : Lancement de The Daily

Créé par Rupert Murdoch, qui détient également The Sun et The Wall Street Journal, ce magazine payant n’est disponible que sur iPad. Son prix : 99 cents la semaine, 39.99 dollars l’année. The Daily «n’est pas qu’une application, c’est une nouvelle voix», peut-on lire sur leur présentation.

* 11 mars 2011 : Angry Birds boucle un (sérieux) tour de table.

L’éditeur d’Angry Birds, ce jeu sur mobile qui consiste à lancer des oiseaux, considéré comme le Super Mario des années 2010, lève 42 millions de dollars. Et continue à se développer, revendiquant 40 millions de « joueurs » actifs mensuels. Une mine qui donne des idées au journalisme. En effet, les mécaniques de jeu, qui jouent « sur nos motivations personnelles », poussent les utilisateurs « à agir », rappelle Marie-Catherine Beuth sur son blog Etreintes digitales. Et donc à consommer des contenus.

* 17 mars 2011 : le New York Times dévoile un mur payant «incroyablement complexe», selon les mots de Rory Cellan Jones

Et c’est peu de le dire. En effet, le système mis en place regorge d’exceptions: si vous consommez moins de 20 contenus par mois, c’est gratuit. Sinon, il faut payer 15 dollars par mois pour lire les informations sur ordinateur et téléphone mobile, mais 20 dollars mensuels pour les lire sur l’ordinateur et une tablette et… 35 dollars pour disposer de ces contenus sur tous les supports. Logique ou pas, les contenus restent gratuits si vous y accédez depuis les réseaux sociaux.

* 21 mars 2011 : Twitter fête ses cinq ans

Le réseau social de San Francisco franchit les étapes d’une start-up qui réussit, et compte désormais 200 millions d’inscrits dans le monde, dont 2,4 millions en France. A côté des 500 millions d’utilisateurs de Facebook, dont 20 millions de Français, le chiffre semble dérisoire. Et pourtant, Twitter constitue un outil de compétition pour les journalistes. La photo de l’avion qui a amerri en catastrophe sur l’Hudson, à New York, c’est sur Twitter qu’elle est apparue en premier, créant un «breaking news» historique. Et ce n’est pas la seule photo publiée sur Twitter à avoir compté en tant qu’information, comme en témoigne ce diaporama des neufs photos qui ont fait entrer le réseau dans l’univers des médias.

* 22 mars 2011 : Lady Gaga est interviewée par… Google

Une interview «exclusive» d’une durée d’1h11 avec public, applaudissements, et questions des internautes, dans laquelle la chanteuse se dit «très honorée» d’être chez Google, se souvenant qu’au lycée, ses amies rêvaient de travailler pour le moteur de recherche américain, et qu’elle rêvait, elle, d’être le mot «que celles-ci cherchaient». Cela va sans dire, la vidéo de la rencontre entre Lady Gaga et Marissa Meyer, vice présidente de Google, a été publiée sur YouTube, la plate-forme du géant américain. Cette vidéo a été vue 1 500 000 fois. »

S’ajoutent à cette liste le rachat du site Huffington Post par AOL pour 315 millions de dollars, et le lancement par Google d’un magazine en Angleterre, intitulé Think Quarterly.

La suite, dans un prochain post qui fera le tour des sites BtoB de notre secteur qui se sont lancés depuis peu.